Méditation Mariale
Article mis en ligne le 8 avril 2023
dernière modification le 7 avril 2023

Méditation mariale pou le Samedi Saint

Nous sommes au lendemain de la mise au tombeau de notre Seigneur Jésus, Samedi Saint ! Le linge de deuil est étendu sur nous. Jour de grand vide et d’anéantissement qui suit toute mort, où nous foulons notre désespoir comme la grappe pressée de la promesse d’où sortira la vie. Aujourd’hui, le cœur de Marie espère pour nous. Arrêtons-nous un instant, et contemplons avec respect et amour, cette femme de foi, bénie entre toutes, cette Mère, aujourd’hui la Mère du Crucifié, Marie.

Retraçons brièvement sa vie terrestre
Marie, à l’annonce de l’incarnation, l’ange t’a salué en te disant « Comblée de grâce », appellation qui t’a bouleversé au point où tu te demandais ce qu’elle pouvait signifier. « Tu as trouvé grâce auprès de Dieu », t’a répondu l’ange. Dieu propose, et ta réponse est un oui de Foi et de confiance absolue en Dieu. Tu déclares que tu désires de tout ton être, qu’il arrive pour toi selon sa parole : tout simplement, tu dis un oui sans retour à Dieu. Ta Foi pure s’engage à avancer là où rien n’est tracé, là où cela semble impossible de passer. L’histoire du monde bascule, l’ange s’éloigne, laissant place à l’Esprit Saint faire son œuvre en toi. Dieu commence sa vie humaine en toi. Et tu deviens la Mère de Dieu et du Sauveur.

Marie, nous voulons rester un moment en silence, devant ton attitude recevant cette parole étonnante de l’ange. Nous voulons apprendre de toi à accueillir la Parole que Dieu nous adresse au cœur de notre quotidien.

Tu as connu les joies et les peines de la maternité Marie. « Dieu s’est fait chair, et Il a habité parmi nous ». La violence se déchaîne contre l’Enfant dès après sa naissance. Ceci va Le conduire jusqu’à la croix. Tu vas passer de la joie de l’Annonciation, du Magnificat à la détresse silencieuse du calvaire, à l’épreuve de la croix. Présente au début du ministère de Jésus à Cana, où Il t’avait annoncé que son « Heure n’est pas encore venue », tu étais là tout au long de sa Passion : tu L’as vu malmené, insulté par une foule hostile, torturé. Tu étais surtout là quand son « Heure est venue » ; tu étais là, à la fin où Il vivait cette « Heure », celle de la crucifixion. Ton cœur de Mère saigne. Serait-ce pour une autre maternité ? N’avais-tu pas engendré le Fils de Dieu pour cette Heure Marie ? Celle du salut du monde ?
Entourée d’autres femmes, Marie de Clopas, Marie de Magdala et de Jean, tu étais debout, souffrant cruellement avec ton Fils unique, associée à son sacrifice, dans un consentement total, qui n’est que celui de la fidélité à ton Fiat initial. Ce Fiat contenait mystérieusement ce terme, cette heure, cette mort, ce sommet. Aussi es-tu en union aux souffrances et à la mort du Christ pour le salut de tous les hommes.

Saint Jean nous relate les dernières volontés de ton Fils : « Jésus voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’Il aimait, dit à sa mère, Femme, voici ton fils ; puis Il dit au disciple, voici ta mère ». C’est l’intention la plus délicate de Jésus à ton égard et à celui du disciple qu’Il aimait ! Il ne vous abandonne pas. Il vous confie l’un à l’autre dans l’oubli de Lui-même. C’est en même temps l’aveu que son Heure est arrivée, sans rémission aucune ! Pour toi et Jean, cette délicatesse est le signe douloureux de la mort toute proche : tout est consommé !

Avec le Christ, à ta place d’Immaculée, de Mère, tu offres activement sa passion et ta propre compassion, pour que nous accueillons le salut qui nous est offert dans un débordement de douleur jusqu’au bout de l’Amour.

Nous nous confions à toi Marie.

Oui Marie, tu « gardais tout dans ton cœur », après avoir trouvé Jésus au temple, au bout de 3 jours. Aujourd’hui, tu entends dans ton cœur, d’une manière spéciale, les paroles de ton Fils, un jour sur la montagne des Béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur, heureux les doux, heureux les affligés, heureux les cœurs purs, heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, heureux les miséricordieux, heureux les artisans de paix, heureux les persécutés pour la justice. Soyez dans la joie et l’allégresse car votre récompense est grande dans les cieux ». Tu sais que ton Fils est le Fils bien-aimé de Dieu. Aujourd’hui, au fond de ton cœur, tu entends les battements de son cœur de Fils revenu auprès de son Père. Tu sais que ton Fils a gagné le combat contre le mal pour nous et avec nous.

Aujourd’hui, tu crois et tu espères pour nous. Tu enfantes aujourd’hui une multitude d’hommes et de femmes, à qui le salut et la vie éternelle sont promis par Jésus. De ton cœur blessé de mère, naît chacun de nous, tous frères de Jésus. Ce Samedi saint devient un jour d’Espérance avec toi. Tu deviens Mère de tous les croyants qui se reconnaissent dans le disciple bien-aimé. Tu deviens la Mère de l’Eglise naissante, encore toute tremblante de joie, dans l’attente de retrouver son Seigneur immortel.

Marie, Tu es pour nous l’Espérance au milieu des souffrances du monde et celles de nos vies. Nous qui sommes aujourd’hui dans la tristesse et l’épreuve, dans les difficultés, dans l’inquiétude de l’avenir, nous qui sommes écrasés par le poids de la vie et les malheurs du monde, nous te contemplons en ce jour saint :
tu comprends nos souffrances. Avec toi, nous attendons dans l’amour et la confiance les lueurs de l’aube de la Résurrection qui vont bientôt apparaître. Aide-nous à ouvrir notre cœur à l’Espérance qui ne déçoit pas.

Marie, Mère du Christ, et aussi Mère des hommes, Tu es librement et généreusement active dans notre filiation divine, de par l’incarnation, et la Rédemption de ton Fils. Nous t’aimons Marie, et nous voulons accueillir les sentiments de ton Fils pour t’aimer davantage. Tu nous donnes toujours Jésus. Aide-nous à t’accueillir chez nous, en notre vie, comme Jean t’a reçu chez lui d’un cœur filial.

Marie, Mère de l’Eglise, tu nous aimes du même amour fondamental que tu portes à Jésus. Dans ta Foi, tu sais que Jésus nous aime et meurt pour nous, qui que nous soyons ; tu participes à l’amour que le Christ porte à tous les hommes, en qui tu vois des « rachetés » de ton Fils. Tu aimes dans ton Fils unique, tous les baptisés, comme des frères du Christ et des fils de Dieu. Nous te confions l’Eglise toute entière d’aujourd’hui.

Vierge très sainte, tu as cru sans défaut à toutes les promesses de Dieu : un jour, l’ange t’invita à croire que rien n’est impossible à Dieu, et donc que Jésus serait ressuscité le 3e jour. Qu’il est beau d’imaginer ta rencontre avec ton Fils ressuscité ! Un évangile entier ne suffirait certainement pas pour le décrire !

Edith Stein nous relate : « Aucun œil humain n’a vu, aucune oreille n’a perçu, il n’est monté au cœur d’aucun homme ce que le Seigneur préparait à sa Mère qui L’aimait plus que l’on ne pourra jamais concevoir ».

Marie, nous voulons demeurer intimement avec toi, pour être fermes dans la Foi et forts dans l’Espérance. Que vienne le jour de lumière et de vie qui va dissiper la nuit de la mort, et remplir d’allégresse l’univers entier. Que vienne l’aube de la Résurrection de Jésus que tu as conçu dans la Foi. Il est le Seigneur et Sauveur Jésus Christ.

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